Monter une pièce sur l’échec c’est parler de nos rêves et de nos désillusions. C’est aborder avec légèreté l’ironie du sort ; Exprimer le besoin de faire société dans une ère où l’on est en proie à l’isolement et à la surestimation de l’égo ; conjurer le sort pour transformer une défaite en un acte de création. D’ailleurs, la répétition n’est-elle pas une succession d’échecs ? C’est un pied de nez à l’injonction de réussite et d’accomplissement que sous-tends la société. L’échec est une des conditions de la création.
Il y a également la question de la fiction et de la réalité. Qu’est-ce qu’un corps réel ou Fictif ? Comment s’opère le glissement de l’un à l’autre ?
Il y a aussi notre rapport aux héros. Qui sommes-nous en comparaisons de ces figures inspirantes par leurs démesures et leurs exploits. Quitte à n’être que de piètres héros ne pourrions-nous pas être de magnifiques loosers, des « Don Quichotte » modernes mus par le prisme de nos passions, écumants les cités de bitumes et de bétons en quête d’une idée folle.